ALBERTINE-HISTOIRES-SIMPLES

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ALBERTINE AVANT-PREMIERE
Les Inédits
                                                                                                                                                                                                                             
 
                                                       


Petites Confitures d'Albertine
      
                                                                                               
                                                              
 
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  • Extrait  de la Nouvelle "Quai de Vilaine" arrivée deuxième au Concours de Palavas les Flots 2010 (annonce de l'Association du 27/04/2010)
 

QUAI DE VILAINE

 

Il était beau, grand, botté de cuir marron, il portait un manteau noir en laine et une écharpe rouge autour du cou qui apaisait une gorge en feu, résultat d'une conférence tumultueuse dans une arène en folie. Il avait dû batailler deux heures durant pour essayer de convaincre une assemblée partagée entre ses convictions et celles de Pola, une conférencière adoubée par le ministère. Il était sorti de l'amphithéâtre après un dernier cri de ralliement et un poing levé en signe de victoire. La bataille finale pour l'élection au poste suprême faisait rage depuis une semaine et après-demain le verdict tomberait comme un couperet sans autre forme de procès.

Sur un quai des bords de Vilaine, elle se promenait lentement, posant ses pas tranquillement dans le sillage de l'autre qu'elle suivait depuis une heure maintenant.

Elle s'arrêtait parfois quand elle s'estimait trop près de cet homme. Il lui avait créé des difficultés dans son programme qu'on lui avait annoncé sans nuages. Il n'en avait rien été puisqu'elle s'était fait huer par une petite majorité de la salle. Elle en avait été blessée et entendait demander des comptes à celui qui semblait vouloir briser une carrière tracée par ses pairs. Pour la première fois, elle avait des doutes dans ses capacités à dominer une situation qu'elle jugeait pourtant simple.

Sur l'autre quai, il marchait dans la même direction que Pola, depuis une heure maintenant.

Le vent doux le poussait un peu plus vite qu'elle ne marchait et cette eau qui les séparait, l'obligeait à garder cette distance de sécurité qu'on lui avait demandée. Il avait bien remarqué qu'elle allait dans la même direction que son adversaire aux élections de la Présidence de l'Université.

Jonas avait remarqué depuis un moment qu'il était suivi. Il l'avait senti, et en ouvrant son étui à cigarettes doré, il avait remarqué sur le quai d'en face un homme qu'il ne connaissait pas. Il était là depuis trop longtemps maintenant pour qu'il puisse le prendre pour un simple promeneur. Cette semaine avait pris des airs de terreur parfois tant les intérêts de certains se montraient voraces par le soutien que les uns ou les autres accordaient à leur candidat. Il ne voyait pas encore le prochain pont, il regretta de n'avoir pas pris le précédent, maintenant il allait lui falloir au moins trente minutes pour l'atteindre. Il décida d'accélérer son allure et de semer son suiveur....

  • Extrait de la Nouvelle : LIBELLULE ONE - présentée à un concours de Nouvelles en Avril 2010
 

LIBELLULE ONE

 

Libellule One avait été préparé pour un décollage imminent à J.F.K Airport, dans l'état de New york. Transport spécial de libellules et autres cousins du voisinage, invités à un colloque en Europe avait-on annoncé très officiellement.

  Parrainés par l'illustre Hanneton Armaggedon, fondateur de la célèbre Académy des Insectes de Nuit, les nécrophores et autres sales bêtes avaient l'intention de se joindre à ce voyage gratuit dans un appareil affrété par les congénères du dessus. Ils avaient eu écho de cette information par des transfuges qui squattaient l'entrée de leurs galeries.

Un simple mot de la Présidente Olympe, son amie agrion, qu'il respectait et avec laquelle il avait encore des discussions animées et productives, avait suffi pour qu'Armageddon prévienne ses meilleurs compères. On lui annonçait des difficultés importantes dans les heures à venir.

 Olympe sentait un danger, en tout cas on lui avait signalé  une certaine agitation, une effervescence anormale qu'il ne fallait pas ignorer. C'est tout ce qu'elle pouvait lui dire, elle l'assura cependant de sa toujours bonne amitié et lui promit de lui envoyer un de ses messagers en cas de danger confirmé.

De profondeurs plus ou moins lointaines, en entretiens individuels Armageddon était parfois allé lui-même chercher ses amis. Pour cause de santé, certains ne pourraient l'accompagner. Il avait pourtant besoin de ses sages, des vieux qui connaissaient tant de choses aux affaires de la planète !............



  • Extrait de la Nouvelle "Le Bout du Monde" qui fera partie du recueil de l'année 2010 et sera en voyage pour des concours dès le mois de Mai 2010

LE BOUT DU MONDE 

 


À la pointe du Raz, je regardais en face de moi l'île qui se dessinait peu à peu  à la faveur des brumes  qui se dissipaient et au soleil matinal qui prenait leur place. Les maisons blanches se distinguaient maintenant très nettement.

Le temps se révélait conforme aux prévisions de la météorologie de la veille. Temps beau, clair, dégagé, vent faible. Navigation entre terre et mer sans danger.

Heureusement, car je devais les voir, les apercevoir tout au moins un instant avant de prendre le bateau qui me rapprocherait de Sein pour un court instant.

De l'autre côté, deux hommes, encore dans la brume, attendaient un éclaircissement qui tardait à venir. Quelques rayons de soleil traversant cette ouate se manifestèrent soudain annonçant une prochaine levée du temps.

Munis de jumelles, les deux hommes de l'île s'installèrent confortablement dans leur embarcation, mais ils ne devaient pas traverser, pas encore. L'ordre était de rester en observation et d'attendre une manifestation visible de la personne espérée. Finalement, ils reprirent de la hauteur en s'installant sur un banc, les axant vers la pointe extrême de la terre du bout du monde.

Tout était calme aujourd'hui, la mer, le ciel et les deux hommes. Ils avaient envisagé de traverser un morceau de mer dès maintenant et d'attendre au milieu de l'océan, afin de rencontrer la personne à laquelle ils avaient donné rendez-vous, vers dix heures.

Pour l'instant, personne ne paraissait attendre, là en face, le désert, enfin presque. Il y avait un chien blanc, assez petit, qui errait sans laisse.

Ils observaient également la petite église blanche avec sa porte ouverte vers l'île et l'océan, comme pour inciter les âmes perdues à trouver un chemin.

Allaient-ils pouvoir s'en rapprocher ? Était-ce bien de la pointe du Raz qu'elle arriverait, n'avait-on pas parlé de

la Baie des Trépassés ? Mais non, il ne fallait pas y aller. On venait de le leur confirmer.

Ils avaient décidé d'attendre jusqu'à onze heures. Ils parlèrent de l'absence de la personne attendue.

Pouvait-on envoyer quelqu'un à la Baie des Trépassés contre sa volonté ?

En face cependant, une personne ne se décidait pas à montrer le bout de son nez, elle réfléchissait et fut rassurée de retrouver un ami qui décida de l'accompagner vers Sein.

Il devait donc pour rencontrer quelque famille, inviter et recevoir dans cette grande salle qu'était l'océan pour voir ceux qu'il aimait (une tante, un neveu, et son père)…..

Le départ devait se faire sans tarder, dès qu'au milieu de l'océan, au milieu d'une brume légère on apercevrait une forme qui ressemblerait à celle de son père. Il aperçut  soudain  des préparatifs de départ en face, à Sein,  et il se décida avec son ami à prendre la mer.

Maintenant que les deux embarcations étaient en route pour une rencontre certaine, le cœur aidant, dans l'embarcation de Sein, les hommes  se mirent à chanter cette comptine pour enfants, chanson de clémentine.

Soudain, quelques remous commencèrent à se former autour du bateau, sans doute des courants contraires qui indiquaient que la direction n'était pas idéale. Quelques couloirs étaient à éviter si on ne voulait pas chavirer. On obliqua vers la gauche s'éloignant ainsi des turbulences, mais hélas rien n'y faisait, car à bâbord, la formation d'une houle maintenant se dessinait nettement à la surface. Un instant de panique sur les visages marquait une peur diffuse, une peur de se noyer dans cette eau noire, cette eau qui n'était plus bleue, le ciel s'était alourdi et assombri.

Le compagnon de voyage proposa alors de pousser le moteur et de rejoindre au plus vite l'île de sein et faire fi de ces croyances ancestrales et néfastes.

On avait dû rater la rencontre avec cette brume opaque et cette houle folle. Rien ne servait d'attendre là, entre deux terres.

Paniqué, l'homme ne sut que dire, et c'est son ami qui prit la décision d'avancer au plus vite vers Sein et ses maisons blanches qu'on voyait encore, mais pour combien de temps ?

Tétanisés, transis de froids nos amis accostèrent enfin à Sein, où ils furent accueillis par ceux qu'ils croyaient être partis à leur rencontre. En fait, dès le premier grain, ils avaient rebroussé chemin. Et c'est avec un grand sourire qu'on accueillit les voyageurs.......


  • Extrait de la Nouvelle : "Albertine Dunoyer" prête pour un envol en  Mai 2010

     

    ALBERTINE DUNOYER

     

    À la pointe de la mode, Albertine Dunoyer, héroïne de la bande dessinée qu'écrivait sa cousine Albertine Taconnet, était aujourd'hui de très/ mauvaise/ humeur.

    Son nez en trompette, coiffée d'une queue de cheval et armée d'oreilles grandes et décollées, elle n'avait pas besoin qu'en plus Mlle Taconnet du même prénom qu'elle lui fasse prendre cette place qu'elle disait de choix dans la nouvelle bande dessinée qu'elle écrivait et qu'elle illustrait à la fois. Elle l'avait représentée avec son blouson en cuir vert pomme, l'avait affublée de son éternel ami, l'inspecteur Flippo à la Fiat 500 jaune citron qui faisait l'émerveillement de ses copines. Elle ne trouvait pas du tout cela drôle. Heureusement, elle lui avait laissé ses lentilles de contact et ne l'avait pas caricaturée avec ses lunettes qu'elle trouvait moches.

    Sa cousine Albertine Taconnet se réjouissait, elle avait réussi à mettre en colère sa cousine Dunoyer. Son petit ami Fabrizzio Flippo n'était pas épargné par sa plume et ses crayons, il avait aussi dû subir des désagréments dans la description de son allant et de son air toujours mystérieux. Son air de policier quoi. Eh, oui Flippo était un jeune policier, brillant, on le disait, enfin sa hiérarchie le disait.  

    Cette fois, l'histoire de l'album était une affaire de famille. Il allait s'intituler Albertine Dunoyer contre Albertine Taconnet. Les deux femmes se disputaient souvent les rares et pauvres privilèges de leur rang, qu'elles avaient acquis de leur famille.

    D'études, elles n'en avaient pas fait de si brillantes que cela. Chez les Dunoyer, on était fonctionnaires de génération en génération et chez les Taconnet, on avait essayé de s'élever un peu. Ainsi Albertine du même nom était fière d'être auteure de bande dessinée. Elle signait presque toutes ses illustrations et commençait à être connue et reconnue par certains professionnels et collègues qui appréciaient son travail. Son originalité n'en finissait pas de surprendre ses amis et collaborateurs. Elle écrivait toujours ses histoires sur des rouleaux de papier toilette bleu, d'un format particulier et d'une résistance subtilement adaptée. Elle en passait commande chez un imprimeur spécialisé et disposait de quelques cartons d'avance. Elle évitait ainsi tout désagrément de manque de matériel qui l'aurait rendue nerveuse. On disait qu'elle avait en projet la sortie de sa prochaine bande dessinée dans un format "rouleau de papier toilette". Elle allait révolutionner le monde de l'édition qui lui avait déjà présenté des maquettes intéressantes avec chaque exemplaire scellé de son titre.

    Pour l'instant, elle se remit à son écriture, il serait toujours assez tôt pour soumettre ces épreuves à l'approbation de la cousine, et s'éviter plus tard quelques mauvais procès. Très susceptible, Albertine Dunoyer en était capable....


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